Café Aphrodite
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Hello les aphrodisiés

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Message par Bittersweet Jeu 26 Mar 2015 - 19:18

Bien le bonsoir, bonjour, bonne nuit, c'est à votre rythme.

Libertin dans l'âme, et je ne parle pas de la consommation des macdo du cul, j'aime avant tout ce qu'elles aiment... La vie est frustrante souvent, on doit faire des choix, le dernier m'a conduit à un peu plus de 8 années de vie commune qui se sont embourbées pour récemment finir dans le fossé. L'amitié c'est bien mais ça manque de piment.

Alors ces derniers temps je traîne de ci de là pour me distraire, retrouver goût à la vie par le biais des coquineries. J'aime lire et écrire, explorer. J'ai échoué dans une marre à vilains canards baiseurs de mamans et de tout ce qui porte poil et plûmes. Quelques uns d'entre vous m'ont laissé penser qu'il fallait voir le bon côté des choses. Mais franchement c'est fatiguant la zoo-consanguinité. Un ptit mail à l'un d'entre vous et me voilà avec un lien. Café Aphrodite... ça sonne bien, dans les deux cas je l'aime corsé, alors je me pointe.

C'est intime, ça donne envie. Et puis j'ai un truc sous le bras qui palpite et grossit (non c'est pas une nouvelle paraphilie), ça peut vous intéresser et je préférerais qu'il soit dans un coin qui sent la volonté éditoriale comme ici plutôt que chez les déglingos. A voir.

Au cas où, j'ai aussi une certaine expérience du net, des forums et compagnie, j'peux potentiellement être utile, voire exploité. A voir aussi.


Allez portez vous bien, et au plaisir de vous lire !
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Message par Lioubov Jeu 26 Mar 2015 - 20:03

Bon, je traduis en langage clair : Bittersweet est arrivé sur Xstory il y a quelques jours, et il a vite compris que c'est un fast food du sexe, surtout orienté vers l'inceste. Il est à la recherche d'autre chose ; il est exigeant, et il écrit bien (je viens de valider son premier texte).

Alors, vous avez bien compris que c'est moi le responsable qui l'ai dévoyé sur notre petit truc différent. Ici, c'est juste un petit resto bien sympa, de la cuisine "maison", pas un genre de Flunch. Et surtout, il n'y a pas d'inceste ni de zoo. Cela devrait plaire à notre toute récente recrue.

Je lui souhaite la bienvenue parmi cette équipe de déjantés.
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Message par Bittersweet Jeu 26 Mar 2015 - 20:48

Héhé merci Lioubov !

Je suis peut-être allé un peu loin dans l'incompréhensible en laissant courir les mots. Je n'ai eu le temps de parcourir le blog qu'en diagonale mais en effet ça sent bon le fait maison de qualité et ça me donne l'eau à la bouche.
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Message par Lioubov Ven 27 Mar 2015 - 7:24

Prends ton temps, surtout à cause des quelques (longues) séries que tu vas découvrir ici.
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Message par LizzyK Sam 28 Mar 2015 - 10:57

Bienvenue et bonne lecture ! Smile
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Message par Calafia Sam 28 Mar 2015 - 15:58

salutatoa biterswit (raaah, le langage sms xstorien !)

bon, j'avais compris ta prose
de l'inceste et de la zoo, on en a, même si ce ne sont pas nos fonds de commerce

on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a

si on pouvait avoir copie de ton premier texte validé par lioubov, histoire de donner une impression de sérieux et d'exigence à ta cooptation

++
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Message par Bittersweet Sam 28 Mar 2015 - 16:59

Hello Smile

Que ces thèmes existent et soient traités ne me dérange pas, qu'ils soient imposés dans un flux continue avec une qualité extrêmement faible de réflexion, aucun recul... là je décroche. J'ai pas senti ça chez vous.

Je t'envoie le machin par MP, si ça vous intéresse ça me fera plaisir d'annuler la publication de l'autre côté...


Dernière édition par Bittersweet le Sam 28 Mar 2015 - 17:20, édité 1 fois
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Message par Calafia Sam 28 Mar 2015 - 17:12

ok, je le mets en zone privée du forum, pour avoir autant d'avis que possible
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Message par Bittersweet Sam 28 Mar 2015 - 17:19

Merci, j'espère que ça va vous plaire.
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Message par Richard Riga Dim 29 Mar 2015 - 10:24

Ça me plaît, moi !
Wink

Et une bise à tous : je reviens bientôt, et je suis toujours vivant ! Very Happy
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Message par Lioubov Dim 29 Mar 2015 - 12:35

Hello, Bittersweet ; j'ai un peu remanié ton texte (surtout au niveau de la présentation) de manière à ce qu'il colle à la "charte graphique" du site.

Dis-moi (mais sans complaisance) si cela te convient ou ce qu'il faut remanier.
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Message par Lioubov Dim 29 Mar 2015 - 12:36

Pendant plus de vingt heures de vol et d'aéroports, Paul avait eu le temps de se dire seize fois « La vache, ce que ça craint, les charters ! », trente-deux fois « J'suis taré… », cinquante-trois fois « Mais qu'est ce que je fous là ? », soixante-quinze fois « Punaise, mais qu'est-ce que je vais faire avec ces dingues... », et heureusement plus d'une centaine de fois des envies commençant par « Bon sang, ce que j'ai envie de la... » Lucie de son côté souriait presque constamment, même quand elle dormait.

Il l'avait rencontrée en débutant le même jour qu'elle dans un cours de tai-chi-chuan. Une jolie rousse, fine, gracieuse et foncièrement allumée qui lui parlait d'énergies, de Tao, de trucs auxquels il ne comprenait rien et que son esprit cartésien réfutait en bloc. Lui, c'était son kiné qui l'avait envoyé là... mais bon, elle était si jolie et sympa qu'il approuvait en souriant bêtement ; et puis, à chacun ses croyances, si ça la rendait heureuse !

Petit à petit, l'alchimie s'était établie et un soir, après un repas chez elle, ils avaient fini dans son lit entouré de bougies, d'encens et de tentures indiennes. Il s'était méfié, mais entre son manque de culture en matière de délires hippies et son attirance pour elle, il avait vite occulté ses a priori, à son plus grand plaisir. Elle était aussi sensuelle que belle et n'avait pas froid aux yeux : libérée, la petite ! Et puis sa peau laiteuse, son sexe d'un feu orangé comme sa superbe crinière ondulée... il avait craqué. Elle avait eu l'air d'apprécier, d'autant qu'au petit déjeuner elle lui avait dit qu'elle partait trois semaines pour un stage de tantrisme, qu'elle aurait préféré y aller avec quelqu'un en qui elle avait confiance, qu'il y avait encore de la place, et qu'elle aurait été bien heureuse qu'il l'accompagne.

Il n'avait pas pris de vacances depuis longtemps ; il flirtait avec le burn-out, et les affaires venaient tout juste d'entrer en phase de repos saisonnier. Surtout, il était hanté par son regard vert, son odeur vanillée et sa peau de soie. Il avait donc répondu :

— OK, soyons fous : cassons-nous.

Elle avait ajouté :

— Super ! Tu m'étonnes drôlement ; je t'aime bien, mais t'es un peu coincé dans ton genre. J’me disais pas que tu partirais sur un coup de tête au Costa Rica.

Là, il avait dégluti au lieu de libérer le « Au quoi ? Attends, attends... » qui trottait dans sa tête en même temps que l'image de centaines de serpents mortels, scorpions et autres tarentules. Le temps que ses neurones aient commencé à traiter l'information, elle avait foncé sur son PC, ouvert le site d'un revendeur de crashs aériens, sorti les dates, cliqué sur « commander » et lui avait tendu en sautillant comme une gamine qui découvrait un sapin de Noël.

— Trop coooool !

Il n'avait pas vu le prix qu'il avait déjà blanchi et bredouillé :

— La... la semaine prochaine ?


_________________________



À la sortie de l'aéroport de San José, il était cassé en dix, pâteux et confus. Il tenta de remettre en ordre les conseils de survie glanés sur le net, en bon paranoïaque. Mais ça allait vite : à peine tentait-il de se rappeler la couleur des taxis qu'il fallait prendre pour éviter de risquer de finir en carpaccio au fond d'un terrain vague qu'un gars tentait de se saisir de sa valise en gueulant :

— Oh, amigo, donde vas ? Venga, venga, pura vida, si ?

« Pura vida mon cul ! » avait-il retenu pour éviter de jeter un froid sur l'excitation de Lucie qui avait, elle, l'air de se réveiller d'une belle et paisible nuit dans un lit triple A. Heureusement, elle vint à la rescousse dans un espagnol assez irréprochable pour qu'il n'y comprenne rien. En gros, elle dit qu'ils cherchaient une navette pour un hôtel, et des trucs sur le beau temps, l'intérêt écologique du système volcanique local, et peut-être quelques appréciations géopolitiques ; il n'en savait rien, mais vu sa rapidité de parole, elle en aurait été capable.

— Por aqui, répondit le rabatteur en pointant du doigt le trottoir qui longeait la sortie. Y pura vida, amigos !
— Si, si, pura vida... répondit Paul, entraîné par la belle.

Le minibus faisant office de navette était déjà là. À peine arrivés, le chauffeur les accueillit avec une sympathie et un naturel déconcertants pour l'habitué des taxis parisiens. Quelques autres touristes embarquaient, plutôt jeunes et américains dans l'ensemble, mais ayant tous l'air de routards. Lucie ouvrit la conversation ; ses neurones à lui surchauffaient de l'entendre aussi à l'aise en anglais qu'en espagnol.

Une grande vague de solitude l'envahit quand il saisit qu'il allait être complètement largué, et elle comme un poisson dans l'eau. Elle voulait un compagnon de route et de caresses bizarres dont il n'avait pas davantage saisi la teneur que quand elle parlait une langue étrangère ; au final, il découvrait qu'elle n'avait aucunement besoin de lui, et qu'en fait c'est plutôt lui qui avait besoin d'elle pour faire un tel périple.

La capitale se découvrait alors que la radio criait des palabres d'un DJ local débitées à une allure invraisemblable. Puis un morceau autant latino que bourrin, quelques secondes, un autre, des palabres, les musiques de la rue qui s'y ajoutaient. Un enfer musical qui s’agglutinait à ses visions de maisons colorées serties de murs barbelés et de fenêtres barricadées derrière des barreaux. Un peu plus abasourdi par la chaleur moite, il plongea dans un pétage de boulon inédit : en son cœur, tout hurlait de nouveauté, de peur, d'excitation de vivre. Sentir les lèvres de Lucie glisser dans son cou, l'embrasser et le mordiller lui fit l'effet d'une bombe H qui pétait sur des ruines qui venaient à peine de s'effondrer.

Et puis tout se calma. Ils entrèrent dans l’hôtel lui aussi barricadé, peu rassurant au premier abord avec la nuit qui venait de tomber, mais qui lui apparut très vite sympathique, appréciant même ses innombrables peintures murales naïves et bariolées. Bon... encore un truc de hippies, mais pour la première fois il trouvait ça agréable. En cherchant leur chambre ils découvrirent une piscine intérieure. Ce fut plus fort que lui : il déposa sa valise, se mit en short, s'excusa auprès de Lucie, ouvrit la porte et se laissa tomber dedans comme une enclume. Flottant dans cette eau parfaite de chaleur qui assourdissait les bruits de la ville, tout son corps se relâcha d'un coup et il eut une sorte d'extase libératoire. Il ne le savait pas, mais il venait de plonger dans la gueule du serpent.

Un SPLASH le sortit de sa torpeur. En reprenant son souffle, il vit Lucie lui sourire d'un regard carnassier et se coller à lui. La sensation chaude, glissante et douce de son corps contre le sien le subjugua. Elle s’accrocha en le serrant entre ses jambes, lui donna quelques coups de reins en se pinçant les lèvres et lui dit avec un flot de douceur dans les yeux « Merci ». Il n'y comprenait rien : c'est elle qui l'avait traîné là ; et dans une confusion de joie d'y être et de crainte de cet imprévu qui lui retournait les tripes, il sortit un « Merci à toi » presque interrogatif. Elle rit.

— Non : merci à toi. Je ne t'ai pas tout dit...

« Et merde ! » pensa-t-il. Et, sentant un peu plus comme elle se lovait autour de lui et contre son sexe qui commençait à prendre le contrôle de son cerveau « Je suis fait comme un rat. »

Sa voix se fit plus suave que d’habitude, et pourtant très franche :

— Je devais venir avec quelqu'un ; c'est tombé sur toi parce que je voulais que ce soit utile à quelqu'un que j'apprécie et qui en a besoin.

Besoin ? Cela lui semblait limite vexant, mais il écoutait...

— C'est une sorte de pacte avec mon karma. Tu es là parce que tu devais y être. Mais tu dois faire ton choix ; il est encore possible de refuser. Tu peux faire le tour de la région : c'est un beau pays, tu ne t'ennuieras pas ; ou (elle se serra encore plus fort contre lui en roulant du bassin) tu peux te trouver, te sonder comme jamais. Ce sera très doux, mais aussi très brutal : ça va t'avaler tout entier, et quand ça te recrachera, tu ne seras plus jamais le même ; mais tu seras totalement toi.

Il se vit sauter hors de l'eau, prendre son sac, rentrer en France illico presto, s'enfermer dans son appart, allumer la télé et souffler. Mais il était trop tétanisé, séduit, englouti.

— Tu me fais le coup de la pilule bleue et de la rouge, là...
— C'est exactement ça. Mais ce soir tu as encore du temps ; je suis à toi, la vie est belle. Tu me diras demain.

Il sut immédiatement qu'il était déjà trop tard. Le recul de l'échéance ne l'apaisait guère : tout allait se jouer dans les heures qui suivraient, et il se doutait bien qu'elles ne feraient que le ferrer un peu plus.
Ils sortirent de l'eau pour se doucher ensemble ; elle le chauffa de tout son corps divinement conçu, se refusa à lui de la pire façon qui soit en saisissant son sexe pour le tendre d'une pression à la limite de l'excessif tout en lui chuchotant qu'elle voulait d'abord manger.

Ils apprécièrent un repas étrangement classe et romantique pour le lieu, la terrasse de l'hôtel étant franchement plus proche d'un pub / foyer d'auberge de jeunesse que d'un établissement étoilé. Elle y était pour beaucoup ; un rien l'habillait, et sa petite chemise de soie noire était sublimée par sa chevelure cuivrée. Elle était un souffle libre dans sa vie et continuait à le séduire en toute naïveté, à la fois amante et amie sans jamais tomber dans une affection romantique. Il sentit qu'il tombait amoureux d'une étoile qu'il n’atteindrait jamais tout en étant collé à elle.

De retour dans leur chambre, elle le poussa sur le lit et lui offrit un massage dont elle avait le secret. Elle le fit exploser en l'effleurant, le dévora et le conduisit à la dévorer. Ils jouirent sans coït ; il n'avait jamais connu cela et comprit pourquoi il savait depuis le début qu'il ne pourrait refuser.


_________________________



Le lendemain, leur réveil sonna à l'aube. Il grogna intérieurement alors qu'elle sautait du lit à la douche et se préparait comme pour traverser la jungle : pantalon cargo qui en avait vu, chemise ouverte sur un marcel blanc, chaussures de l'armée panaméenne... il ne lui manquait qu'une machette et un fusil. Elle donna un coup de pied dans le lit et cria :

— Compañero ! C'est maintenant qu'il faut te décider : la vie ou la mort ?

Passant à côté de son humour au troisième degré, il eut la certitude immédiate que quelque fût son choix, la mort l'attendait. Elle le prendrait dans son quotidien, l'asphyxiant dans une non-vie, ou elle allait fondre sur lui comme un puma sur un tapir. Sans doute parce qu'il n'était pas encore conscient, il accepta ce fait comme irrémédiable, sortit du lit et lui dit en la dévorant du regard :

— Quitte à crever, je préfère que ce soit avec toi.

Elle rit.

— À la bonne heure !


_________________________



Plusieurs heures plus tard, il avait retrouvé sa lucidité et constata que la route la plus proche était de l'autre côté du pays. Après un avion de fortune et un 4x4 brinquebalant, ils prirent un bateau qui flottait on ne sait par quel miracle sur une rivière infestée de crocodiles ; et là, il eut quelques regrets...

— Non mais franchement, si ça tourne mal, faut se retaper tout ça pour trouver un hôpital ?
— Que veux-tu qu'il arrive ? répondit-elle.

Il regarda autour de lui, vit un énième reptile géant s'enfoncer dans l'eau et resta bouche bée devant son optimisme aberrant. Il se reprit.

— Y'en a souvent, des bateaux pour faire la route ?

Elle se colla à lui.

— Un par semaine. Les bonnes semaines.

Elle se redressa un peu pour le regarder se déconfire et l'acheva tendrement :

— Quand la radio parvient à les appeler.

Au moins, il y avait donc une radio...

Devant son air abattu, elle tenta de le rassurer avec une logique qui aurait pu lui donner envie de préférer se jeter à la flotte avec les reptiles :

— Il n'y a pas de retour avant d'avoir tout traversé. Je t'avais prévenu, tu as accepté. On y est. Tu luttes, c'est normal. Tu lutteras encore, et puis quand tu comprendras que ça ne sert à rien, tu goûteras enfin au vrai bonheur.
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Message par Bittersweet Dim 29 Mar 2015 - 17:25

Hello Lioubov, merci pour ton travail et ta patience.

Sans complaisance aucune c'est très difficile de te répondre... ce choix de forme c'est presque mon plus gros soucis avec ce texte. Les dialogues sont tellement pris dans le récit qu'il ne se dégage que quelques phrases de ci de là, hormis à la fin (mais pas trop dans la suite non plus). Du coup j'avais opté pour une inclusion totale dans le récit et j'avais en tête de me servir de ce "problème" pour éclater le texte une fois le personnage transformé et montrer le retour du dialogue dans sa vie. Et ça me semblait judicieux dans le sens que la seconde partie après son "épiphanie" (c'est là où j'en suis niveau écriture) traite de tantrisme et que je trouve que le dialogue est le plus gros pilier de cette pratique. De même pour l'aération des paragraphes que j'avais alors comprimé dans la nouvelle version que je vous ai transmise.

Ce qui me donnait une architecture logique :
- Personnage craintif, cynique, ramassé sur lui même; idem pour le texte
- Introspection jusqu'à révélation; texte autant voire plus comprimé car il n'y a quasiment aucun dialogue
- Libération du personnage et ouverture au monde; ouverture du texte grâce aux dialogues

Après je suis conscient que certaines bonnes idées peuvent être mauvaises au final et qu'un gros impératif dans un texte est de ne pas répulser le lecteur... vous avez beaucoup plus d'expérience que moi, je vous fait confiance.
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Message par Bittersweet Dim 29 Mar 2015 - 17:29

PS : sur l'intégration des lignes séparatrices, il y a visiblement une fracture temporelle qui te semble suffisamment forte pour le nécessiter.
Dans ce cas il peut être plus logique d'inclure cette partie dans le second épisode qui raconte cette journée suivante.
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Message par Lioubov Dim 29 Mar 2015 - 18:38

N'ayant qu'une vision partielle de ton récit (uniquement la première partie), j'ignorais que la forme était en adéquation avec le fond (cela me rappelle ce superbe bouquin de Douglas Hofstadter : Gödel, Escher, Bach). Donc, aucun problème pour moi à ce niveau-là : je garderai la forme originelle pour n'y intégrer que les corrections d'orthographe.

J'ai toutefois un doute au niveau de la lisibilité qui pourrait rebuter le lecteur, mais tu es seul juge de ton oeuvre, et il n'est pas dans mon intention de m'y immiscer. Dès demain, je te proposerai une nouvelle version.
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Message par Bittersweet Dim 29 Mar 2015 - 19:35

Oh moi j'aime bien que tu t'immisces (en tout bien tout honneur ^^). Et d'autres aussi, c'est pour ça que je viens dans le coin, je pense que j'aurai plus de retours constructifs que là où je suis passé jusqu'à présent.

Et puis je vois pas mon texte comme une oeuvre, et je ne me sent pas capable d'en réaliser une. Donc pas de soucis à bousculer le bouzin.

L'idée est bonne je crois, mais suis je capable de la mener à bien ? Est-ce vraiment utile ? Vaut il mieux aller au bout et ne pas être lu ou l'inverse ? Est-ce qu'au fond je l'écrit pour être lu et si ce n'est pas le cas qu'est-ce que je fout là ? ^^'

Rien ne presse en tout cas et je peux vous faire lire la suite si vous voulez, finir le récit surtout. Je l'aime bien, j'aimerais pouvoir le mener jusqu'au bout et pas le laisser en plan comme les autres...

En tout cas je ne veux pas te faire perdre du temps, j'apprécie énormément ta volonté et ton aide, mais d'une part ça peut bouger et ça te ferait du boulot pour rien, et d'autre part c'est un peu mon bébé et j'ai sans doute aussi du mal à le laisser aller, j'ai plus envie de retours, conseils et de fournir le travail nécessaire à le rendre présentable.

En tout cas merci encore énormément, c'est très touchant de ta part.


Dernière édition par Bittersweet le Lun 30 Mar 2015 - 0:59, édité 1 fois
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Message par LizzyK Dim 29 Mar 2015 - 21:27

A la base, je n'étais pas très motivée pour lire un texte... depuis quelques jours, je suis un peu apathique sur les récits érotiques. Mais comme tu es venu ici chercher des avis, j'ai fait l'effort de le lire et l'alchimie a pris.

Il est bien écrit car j'ai pu me projeter et c'est un de mes critères dans la qualité des récits : si je peux imaginer la scène comme si elle se déroulait sous mes yeux (avec les yeux d'une petite souris) ou si je peux me substituer à un des protagonistes pour "vivre" l'histoire par procuration, alors c'est un très bon point et c'est le cas ici.

Le second bon point est que j'ai été déçue que l'aventure s'arrête ici... c'est une très bonne introduction et si la suite est de la même qualité, tu as clairement ta place sur ce site.

Le seul bémol est le manque de description sur les scènes de "sexe". Tout est superbement décrit, sans en faire beaucoup :les sentiments/ressentis du personnage principal, les lieux, les situations, on arrive à se faire l'image de l'avion, de l'aéroport, de la ville et de sa traversée en "taxi", du confort de la chambre... bref, c'est très immersif. Mais les scènes de sexe se résument à quelques mots, bien placés mais minimalistes, je trouve ça dommage.

En tout cas, j'ai le même sentiment qu'à la lecture des premières lignes de "Double Vie" : on va lire une sacré aventure !

Bref, en résumé : Au boulot ! On attend la suite !

Pour le format, je ne connais pas le format original de ton texte, j'ai lu "l'adaptation" de Liou et ça se lit très bien. Il faudrait avoir accès au format original pour comparer et faire un retour. Je ne sais pas pour les autres, mais pour moi, le format est important. Pour illustrer mes propos, je donne un exemple : je n'ai jamais pu passer les premiers chapitres du "Trône de Fer" car le chapitrage par personnage m'a beaucoup perturbé.
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Message par Bittersweet Lun 30 Mar 2015 - 1:28

Oh merci ! C'est très encourageant !
PS : et merci aussi Richard !

Je suis tout à fait d'accord, je n'ai absolument pas poussé l'érotisme. Je voulais qu'il soit un des deux moteurs, présent mais plus comme du teasing, il est mineur. La suite est du même acabit jusqu'à la moitié du récit (là on a autour d'un sixième) et si j'y arrive correctement c'est dans la seconde moitié que les situations chaudes vont dominer le texte. Ceci dit le sujet (tantrisme) se devra, à mon avis, d'être plutôt traité érotiquement, en se focalisant sur les sensations plus que sur les corps.

Pour la forme de la version initiale c'est assez simple : aucun retour à la ligne + tiret pour les dialogues, que des paragraphes plus épais qu'actuellement. Cela manque de respiration, c'est sûr. Je vais le poster juste après pour montrer.
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Message par Bittersweet Lun 30 Mar 2015 - 1:30

Pendant plus de vingt heures de vol et d'aéroports Paul avait eu le temps de se dire seize fois « la vache ce que ça craint les charters", trente deux fois « j'suis taré », cinquante trois fois « mais qu'est ce que je fout là », soixante quinze fois « punaise mais qu'est ce que je vais faire avec ces dingues... » et heureusement plus d'une centaine de fois des idées commençant par « bon sang ce que j'ai envie de la... ». Lucie de son côté souriait presque constamment, même quand elle dormait.
 
Il l'avait rencontré en débutant le même jour qu'elle dans un cours de Tai Shi Chuan. Une jolie rousse, fine, gracieuse et foncièrement allumée qui lui parlait d'énergies, de tao, de trucs auxquels il ne comprenait rien et que son esprit cartésien réfutait en bloc. Lui c'était son kiné qui l'avait envoyé là... mais bon, elle était si jolie et sympa qu'il approuvait en souriant bêtement, et puis à chacun ses croyances, si ça la rendait heureuse ! Petit à petit l'alchimie s'était établie et un soir, après un repas chez elle, ils avaient fini dans son lit entouré de bougies, d'encens et de tentures indiennes. Il s'était méfié mais entre son manque de culture en matière de délires hippies et son attirance pour elle il avait vite occulté ses à priori, à son plus grand plaisir. Elle était aussi sensuelle que belle et n'avait pas froid aux yeux. Libérée la petite, et puis sa peau laiteuse, son sexe d'un feu orangé comme sa superbe crinière ondulée... il avait craqué. Elle avait eu l'air d'apprécier d'autant qu'au petit déjeuner elle lui avait dit qu'elle partait trois semaines pour un stage de tantrisme, qu'elle aurait préféré y aller avec quelqu'un en qui elle avait confiance, qu'il y avait encore de la place, et qu'elle aurait été bien heureuse qu'il l'accompagne.
 
Il n'avait pas prit de vacances depuis longtemps, il flirtait avec le burnout et les affaires venaient tout juste d'entrer en phase de repos saisonnier. Surtout il était hanté par son regard vert, son odeur vanillée et sa peau de soie. Il avait donc répondu « OK, soyons fous, cassons nous. » Elle avait rajouté « Super ! Tu m'étonnes drôlement, je t'aime bien mais t'es un peu coincé dans ton genre, j'me disais pas que tu partirais sur un coup de tête au Costa Rica. » Là il avait dégluti au lieu de libérer le « Au quoi ?! Attend attend... » qui trottait dans sa tête en même temps que l'image de centaines de serpents mortels, scorpions et autres tarentules. Le temps que ses neurones aient commencé à traiter l'information elle avait foncé sur son PC, ouvert le site d'un revendeur de crash aériens, sorti les dates, cliqué sur « commander » et lui avait tendu en sautillant comme une gamine qui découvrait un sapin de noël. « Trop coooool !!! » Il n'avait pas vu le prix qu'il avait déjà blanchi et bredouillé « la... la semaine prochaine ? »

A la sortie de l'aéroport de San José il était cassé en dix, pâteux et confus. Il tentait de remettre en ordre les conseils de survie glanés sur le net en bon paranoïaque. Mais ça allait vite, à peine tentait il de se rappeler la couleur des taxis qu'il fallait prendre pour éviter de risquer de finir en carpaccio au fond d'un terrain vague qu'un gars tentait de se saisir de sa valise en gueulant « Oh amigo donde vas ? Venga venga, pura vida si ?. » « Pura vida mon cul ! » avait il retenu pour éviter de jeter un froid sur l'excitation de Lucie qui avait, elle, l'air de se réveiller d'une belle et paisible nuit dans un lit triple A. Heureusement elle vint à la rescousse dans un espagnol assez irréprochable pour qu'il n'y comprenne rien. En gros elle dit qu'ils cherchaient une navette pour un hôtel, et des trucs sur le beau temps, l'intérêt écologique du système volcanique local et peut-être quelques appréciations géopolitiques, il n'en savait rien mais vu sa rapidité de parole elle en aurait été capable. « Por aqui » répondit le rabatteur en pointant du doigt le trottoir qui longeait la sortie. « Y pura vida amigos !", « si si, pura vida... » répondit Paul entraîné par la belle.
 
Le minibus faisant office de navette était déjà là, à peine arrivés le chauffeur les accueillait avec une sympathie et un naturel déconcertant pour l'habitué des taxis parisiens. Quelques autres touristes embarquaient, plutôt jeunes et américains dans l'ensemble, mais ayant tous l'air de routards. Lucie ouvra la conversation, ses neurones à lui surchauffaient de l'entendre aussi à l'aise en anglais qu'en espagnol. Une grande vague de solitude l'envahit quand il saisit qu'il allait être complètement largué et elle comme un poisson dans l'eau. Elle voulait un compagnon de route et de caresses bizarres dont il n'avait pas d'avantage saisi la teneur que quand elle parlait une langue étrangère, au final il découvrait qu'elle n'avait aucunement besoin de lui et qu'en fait c'est plutôt lui qui avait besoin d'elle pour faire un tel périple.
 
La capitale se découvrait alors que la radio criait des palabres d'un DJ local débitées à une allure invraisemblable. Puis un morceau autant latino que bourrin, quelques secondes, un autre, des palabres, les musiques de la rue qui s'y ajoutaient. Un enfer musical qui s’agglutinait à ses visions de maisons colorées serties de murs barbelés et de fenêtres barricadées derrière des barreaux. Un peu plus abasourdi par la chaleur moite, il plongea dans un pétage de boulon inédit, en son cœur tout hurlait de nouveauté, de peur, d'excitation de vivre. Sentir les lèvres de Lucie tomber dans son cou, l'embrasser et le mordiller lui fit l'effet d'une bombe H qui pétait sur des ruines qui venaient à peine de s'effondrer.
 
Et puis tout se calma. Ils entrèrent dans l’hôtel lui aussi barricadé, peu rassurant au premier abord avec la nuit qui venait de tomber, mais qui lui apparût très vite sympathique avec ses innombrables peintures murales naïves et bariolées. Bon... encore un truc de hippie mais pour la première fois il trouvait ça agréable. Pour trouver leur chambre ils découvrirent une piscine intérieure. Ce fut plus fort que lui, il déposa sa valise, se mit en short, s'excusa auprès de Lucie, ouvrit la porte et se laissa tomber dedans comme une enclume. Flottant dans cette eau parfaite de chaleur qui assourdissait les bruit de la ville tout son corps se relâcha d'un coup et il eut une sorte d'extase libératoire. Il ne le savait pas mais il venait de plonger dans la gueule du serpent.

Un SPLASH le sortit de sa torpeur, en reprenant son souffle il vit Lucie lui sourire d'un regard carnassier et se coller à lui. La sensation chaude, glissante et douce de son corps contre le sien le subjugua. Elle s’accrocha en le serrant entre ses jambes, elle lui donna quelques coups de reins en se pinçant les lèvres et lui dit avec une flot de douceur dans les yeux « merci. » Il n'y comprenait rien, c'est elle qui l'avait traîné là et dans une confusion de joie d'y être et de crainte de cet imprévu qui lui retournait les tripes il sortit un « merci à toi » presque interrogatif. Elle rit. « Non, merci à toi. Je ne t'ai pas tout dit... », « et merde » pensa t'il et sentant un peu plus comme elle se lovait autour de lui et contre son sexe qui commençait à prendre le contrôle de son cerveau, « je suis fait comme un rat. »
 
Sa voix se fit plus suave que d’habitude et pourtant très franche : « Je devais venir avec quelqu'un, c'est tombé sur toi parce que je voulais que ce soit utile à quelqu'un que j'apprécie et qui en a besoin. » Besoin ? Cela lui semblait limite vexant mais il écoutait... « C'est une sorte de pacte avec mon karma. Tu es là parce que tu devais y être. Mais tu dois faire ton choix, il est encore possible de refuser. Tu peux faire le tour de la région, c'est un beau pays tu ne t'ennuieras pas, ou » elle se sera encore plus fort contre lui en roulant du bassin « tu peux te trouver, te sonder comme jamais. Ce sera très doux mais aussi très brutal, ça va t'avaler tout entier et quand ça te recrachera tu ne sera plus jamais le même, mais tu seras totalement toi. » Il se vit sauter hors de l'eau, prendre son sac, rentrer en France illico presto, s'enfermer dans son appart, allumer la télé et souffler. Mais il était trop tétanisé, séduit, engloutit. « Tu me fais le coup de la pilule bleue et de la rouge là... », « C'est exactement ça » répondit elle. « Mais ce soir tu as encore du temps, je suis à toi, la vie est belle, tu me diras demain. »

Il sut immédiatement qu'il était déjà trop tard, le recul de l'échéance ne l'apaisait guère, tout allait se jouer dans les heures qui suivraient et il se doutait bien qu'elles ne feraient que le ferrer un peu plus. Ils sortirent de l'eau pour se doucher ensemble, elle le chauffa de tout son corps divinement conçu, se refusa à lui de la pire façon qui soit en saisissant son sexe pour le tendre d'une pression à la limite de l'excessif tout en lui chuchotant qu'elle voulait d'abord manger. Ils apprécièrent un repas étrangement classe et romantique pour le lieu, la terrasse de l'hôtel étant franchement plus proche d'un pub / foyer d'auberge de jeunesse que d'un établissement étoilé. Elle y était pour beaucoup, un rien l'habillait et sa petite chemise de soie noire était sublimée par sa chevelure cuivrée. Elle était un souffle libre dans sa vie et continuait à le séduire avec toute naïveté, à la fois amante et amie sans jamais tomber dans une affection romantique. Il sentait qu'il tombait amoureux d'une étoile qu'il n’atteindrait jamais tout en étant collé à elle. De retour dans leur chambre elle le poussa sur le lit et lui offrit un massage dont elle avait le secret, elle le fit exploser en l'affleurant, le dévora et le conduisit à la dévorer. Ils jouirent sans coït, il n'avait jamais connu cela et comprit pourquoi il savait depuis le début qu'il ne pourrait refuser.

Le lendemain leur réveil sonna à l'aube. Il grognait intérieurement alors qu'elle sautait du lit à la douche, et se préparait comme pour traverser la jungle. Pantalon cargo qui en avait vu, chemise ouverte sur un marcel blanc, chaussure de l'armée panaméenne... il ne lui manquait qu'une machette et un fusil. Elle donna un coup de pied dans le lit et cria « Compañero ! C'est maintenant qu'il faut te décider : la vie ou la mort ? ». Passant à côté de son humour au troisième degré il eut la certitude immédiate que quelque fut son choix la mort l'attendait. Elle le prendrait dans son quotidien, l'asphyxiant dans une non vie, ou elle allait fondre sur lui comme un puma sur un tapir. Sans doute parce qu'il n'était pas encore conscient il acceptait ce fait comme irrémédiable, sorti du lit et lui dit en la dévorant du regard : « quitte à crever je préfère que ce soit avec toi. » Elle rit. « A la bonne heure ! »
 
Plusieurs heures plus tard il avait retrouvé sa lucidité et constata que la route la plus proche était de l'autre côté du pays. Après un avion de fortune, un 4x4 brinquebalant, ils prirent un bateau qui flottait on ne sait par quel miracle sur une rivière infestée de crocodiles, et là il eut quelques regrets... « Non mais franchement si ça tourne mal faut se retaper tout ça pour trouver un hôpital ? » « Que veux tu qu'il arrive ? » répondit elle. Il regarda autour de lui, vit un énième reptile géant s'enfoncer dans l'eau, resta bouche bée devant son optimisme aberrent. Il se reprit « Y'en a souvent des bateaux pour faire la route ? », elle se colla à lui « un par semaine, les bonnes semaines. » Elle se redressa un peu pour le regarder se déconfire et l'acheva tendrement : « Quand la radio parvient à les appeler ». Au moins il y avait donc une radio...

Devant son air abattu elle tenta de le rassurer avec une logique qui aurait put lui donner envie de préférer se jeter à la flotte avec les reptiles : « Il n'y a pas de retour avant d'avoir tout traversé, je t'avais prévenu, tu as accepté. On y est. Tu luttes, c'est normal, tu lutteras encore, et puis quand tu comprendras que ça ne sert à rien tu goutteras enfin au vrai bonheur. »
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Message par Bittersweet Lun 30 Mar 2015 - 2:39

Je viens de commencer à reformuler la suite avec un mise en page dans la lignée de celle de Lioubov. Un petit aperçu (d'ailleurs y'a encore moins de cul... je vais en apporter un peu plus si besoin) :


Trois quart d'heure après avoir quitté la rivière pour entrer en pleine mer, ils commençaient à longer une plage incroyable. Une sorte de combat de quelques kilomètres de long, à la fois éternel et paradoxalement perdu d'avance entre la forêt tropicale et l'océan Pacifique. Le bateau pointa vers la côte à son grand soulagement, s'il y avait un lieu où il eut envie de s'arrêter c'était bien là. A quinze mètres du bord le pilote cria quelque chose qu'il ne comprenait pas mais semblait visiblement urgent. Lucie lui donna un bon indice de la marche à suivre en prenant son sac et en sautant par dessus bord. Il hésita, se fit engueuler par le pilote qui lui montrait une vague en train d'arriver, prit à son tour son sac et s'éclata dans l'eau agréablement tiède. C'était une chance car à peine revenait il à la surface qu'il se mangea le bon mètre de flotte supplémentaires qui s’abattait sur lui en le roulant comme une machine à laver. Sous l'eau il tournait, assez effrayé par le bruit du moteur qui avait reprit son grand régime. Il finit sa course à quelques mètres du sable, mais pas assez étourdi pour ne pas penser en recevant son sac dans la tête poussé par une seconde lame :  « Évidemment... »
 
Lucie était hilare. Mais son regard laissait percer tant d'affection qu'il ne put mal le prendre et finit tout de même par en rire lui aussi. Il se traîna sur la plage s’effondra sur le dos et vit planer au dessus des palmes d'un cocotier un couple de perroquets, énormes, multicolores et crieurs. Le vent était chaud, l'air parfumé d'iode et de fleurs, la forêt bruissait de mille cris d'oiseaux et d'étranges beuglements. Ce n'était pas très rassurant mais il y avait décidément pire endroit pour se retrouver trempé. En cambrant sa tête il vit Lucie assise, les yeux fermés et un sourire de béatitude aux lèvres. Il fut touché par cet instant et en profita, comme il lui était rarement arrivé, pour écouter la vie. Il restèrent là une bonne dizaine de minutes à s'emplir de toutes ces sonorités étranges, de ce temps perdu à l'autre bout du monde. Il n'avait pas envie de casser l'ambiance mais rompit tout de même leur immersion en interrogeant :

- Bon, je suppose qu'on a encore du chemin ?
- Tu es prêt, on peut y aller ! Répondit elle.

Il se releva, prit son sac qui se mit à pisser d'eau de mer, le mit sur ses épaules pleines de sable avec un « beharrrr » de dégoût. « Merde c'est collant, gluant, irritant...grrrr... » toujours enjouée elle lui répondit en se lançant sur la piste qui longeait la plage :

- C'est dans ces moments qu'on peut savourer ce qui va suivre, imagine : une douche douce et fraîche en pleine nature, un paréo pour remplacer nos sales fringues le temps qu'elles soient lavées, le vent chaud qui court sur ta peau apaisée, nos mains enduites de monoï parfumé aux fleurs fraîches de tiaré... 

Oh oui ça lui semblait sonner comme un bon plan et il accéléra le pas. Puis stoppa.

- Dis t'es pas en train de me faire avancer à la carotte avec tous ces trucs polynésiens en pleine Amérique centrale ?
- Là où on va c'est nulle part et partout à la fois. Tu n'en reviendras pas de voir tout ce qui pousse dans ce jardin. Dit elle en continuant sa route sans l'attendre.

Il reprit le pas, au moins heureux de savoir qu'il y avait donc un jardin et des mains humaines pour le cultiver. Après une demie heure de marche dans cette enceinte du paradis, il arrivèrent à un petit portillon de bois qui marquait une entrée dans la forêt, ils la franchirent, s'engouffrèrent dans un tunnel creusé dans la végétation qui s'ouvrit rapidement sur un jardin en effet incroyable. Il eut à peine le temps de s'émerveiller qu'une sorte de géant filiforme, aux cheveux bruns et longs tenus dans une casquette de baseball cradingue, mais au sourire éclatant vint à eux en courant « Hey guys! » criait il mort de rire.

- There you are dudes we were lookin' forward to see your faces !!!.

Il enlaça Lucie qui avait lâché son sac, recula en la tenant par les bras...

- Gosh Fire Honey look at you ! You're gorgeous !

Il l'enlaça à nouveau avec un entrain et une durée qui commençait à sembler fort long pour qui ne connaissait pas les hugs californiens. La jalousie naissante du parisien fut vite calmée quand le géant se tourna avec tout autant de joie vers lui, Lucie eut à peine le temps de faire les présentations.

- Paul voici Yona, le père de ce lodge, Yona this is... 

Yona serrait Paul dans ses bras avec une telle insistance que celui ci commençait à regretter que cette embrassade ne soit finalement pas une exclusivité réservée à Lucie. Yona s'éloigna en continuant de le tenir de ses mains par les bras et rit aux éclats :

- Shit man you need two things, a shower and learn what a hug is about ! Nevermind, Binevenou moh ami !!! cria t-il en reprenant son étreinte.
- Tu dois prendre une douche et apprendre à faire un hug mais il t'aime bien quand même. Traduisit la belle.
- Euh oui on dirait bien qu'il a le béguin... dit Paul en tapotant le dos de Yona espérant que cela le fasse cesser.
 
Dans le jardin qui laissait à peine deviner son immensité tant il y avait de plantes éparses qui occultaient la vue, Yona les conduisit à une cabane de bois montée sur pilotis. Il leur indiqua qu'ils avaient deux heures devant eux avant de venir manger ; et que la brouette posée en bas des marches recevrait avec joie leurs vêtements trempés, surtout ceux de Paul pour être exact. Celui ci s'empressa de la remplir et ce faisant découvrit derrière un bosquet, agréablement odorant, une douche sommaire mais fort attirante.

« Je crois que j'ai trouvé la fameuse... » Lucie descendait justement les marches vêtue d'une simple serviette sur les hanches, la poitrine libre et provocante, rayonnante, sublime. « ...douche... »

- Tu viens ? dit elle avec une pointe de défis dans le regard.

Il se sentit le plus heureux des hommes. Il n'y comprenait rien, ne voyait aucune raison logique pour être à cet instant T en ce lieu ci avec cette femme à tomber, mais il commençait à laisser de côté ses tergiversations et elle lui offrait la plus parfaite raison d'apprécier sans réfléchir.

L'eau était comme elle avait promit, fraîche, apaisante. La vue, bon sang, c'était bien la pus belle que l'on puisse avoir depuis une douche.

- Nom de... mais ce sont des singes là bas ? s’ébahit il.
- Ouiiii les capucins !!! Il doit être 17 heures, ils viennent tous les matins et tous les soirs se gaver de dattes.

Lucie était aux anges, Paul se demandait combien de fois elle avait pu vivre cette aventure. Elle l'embrassa avec un sourire indescriptible. Il n'y tint plus et la serra comme un fou, la dévorant de baiser et de petites morsures, le caressant de toute part.

- C'est bien ma brute, lui dit elle, tu es un bon singe toi aussi, làà caaalme caaalme.

La comparaison lui fit écarquiller les yeux et rester comme deux ronds de flanc.

- C'est pas grave mon petit singe, on va s'occuper de toi et t'aider à te civiliser.

C'en était trop il tenta de lui sauter à nouveau dessus mais elle s'encourut en riant. Il aurait bien voulu la suivre dans la foulée mais il se rendit compte qu'il était nu et que la seule serviette disponible était en train de galoper sur les hanches de Lucie. Elle se pencha pour ramasser quelques fleurs blanches, juste assez pour qu'il se dise qu'il avait encore une chance de la rattraper et se mette tout de même à courir derrière elle. Peine perdue, car croiser le regard d'un couple qui revenait de la plage lui fit perdre toute énergie. « Heu... » passant ses mains devant son sexe « Hello... » « Hi there ! » répondirent ils en souriant. Bon, ils n'avaient pas l'air méchants, mais quand même il préféra monter l'escalier en reculant pour ne pas montrer ses fesses, ce qui fit bien rire les passants.
 
Il parvint enfin à l'étage, elle était assise sur le lit, un paréo noué derrière son cou recouvrait une part de sa beauté. « Allez mon petit singe, allonge toi sur le ventre ». Il s’exécuta et senti ses mains huilées et délicieusement parfumées commencer à parcourir son dos.

- Bien, on va pouvoir commencer à se mettre dans le bain, bien qu'hier ce n'était pas mal du tout comme point de départ... 

De quoi voulait elle parler il n'en savait trop rien mais bon, si ça voulait dire se faire dorloter comme ça au milieu du paradis il était prêt.

- Tu vas bouillir mon singe, jusqu'à ce que cette ébullition passe par tous les pores de ta peau et de ton âme. Et quand tu seras à point, si tu arrives à me plonger dans le même état, là et seulement là tu pourras venir en moi.

Jusqu'ici tout allait bien, ça sentait la frustration mais pourquoi pas, et puis le massage s'éternisait et ses mains étaient incroyables.

- Ta chair va vite monter en température, tu as déjà prit quelques degrés... mais pour ton âme ce sera plus compliqué, alors on va commencer par elle. Il va d'abord falloir te purifier car si on te présente comme ça devant Quetzal il va la déchirer.

Sa voix était devenue nettement plus sombre et il ouvrit des yeux figés de crainte.

- Quetchquoim ? dit il étouffé dans les draps.
- Allez à table, mais un bon conseil : te gave pas. Lui conseilla-t-elle en lui claquant vigoureusement une fesse.
 
Le lendemain, une heure avant que l'aube ne pointe à l'horizon, après avoir ingurgité une mixture assez désagréable, il comprit trop tard l'importance du détail alimentaire en vomissant ses tripes au bord de l'océan. Et une de ses questions qui l'avait taraudé dans l'avion revint avec force et fracas :
« Bordel mais qu'est ce que je fout là ! »
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Message par LizzyK Lun 30 Mar 2015 - 8:03

Sans prendre le temps de lire (je dois aller au boulot), je dirai que, sur la forme, la suite (mise en page évoluée) est beaucoup plus attrayante et lisible que la 1ère partie (sans mise en page).

Bonne journée ! Smile
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Message par Bittersweet Lun 30 Mar 2015 - 8:14

Merci, bonne journée toi aussi !
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Message par Calafia Lun 30 Mar 2015 - 16:26

bon, tout le monde ayant un avis positif, je t'ouvre l'accès au groupe, avec forums réservés
je te laisse me contacter si la prise en main des catégories est un peu difficile

si je peux y aller de ma critique : je ne suis pas trop fan des pseudo anglophones
serait-ce trop demander ou cela fait-il partie intégrante de ta personnalité littéraire ? Wink
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Message par LizzyK Lun 30 Mar 2015 - 21:18

Bah, je préfère ça aux derniers inscrits sur XS : ChocolatLama, Bouffon Xtreme, Asheliiiiiiiiiiiia, Lilspace, LotusVert...

D'une "Bittersweet" veut dire quelque chose (Aigre-doux), ce qui peut avoir un certain sens... je dirai même un sens certain Razz

De deux, ça me rappelle la chanson Bitter Sweet Symphony de The Verve et j'adore cette chanson qui me rappelle ma jeunesse et des danses frénétiques dans la chambre de mon frère quand il mettait cette chanson sur sa chaine hifi...

Pour ceux qui ne connaissent pas : https://www.youtube.com/watch?v=1lyu1KKwC74
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Message par Bittersweet Lun 30 Mar 2015 - 22:53

Salut Calafia, merci beaucoup à toi et vous tous pour l'ouverture des portes, ça me touche, je vais illico voir ça. Smile

Pour les prénoms anglophones ce n'est pas une question de style perso, c'est l'environnement qui le veut. En fait ce lieu existe, j'y ai passé un bon moment... les noms (et les personnalités) sont représentatifs du genre de personnes qui y vont. C'est un de ces coins qui sont grandement influencés par la clientèle californienne ou d'autres coins des USA qui sont pleins de hippies. Donc tout ça s'impose à moi.

Merci Lizzy, j'aime beaucoup Verve et ce morceau en particulier mais le pseudo ne vient pas de là, ça résume beaucoup de choses. Notamment mon vécu vis à vis de ma tendance "candauliste".
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